Un endroit étonnant et un accueil tout en bienveillance et délicatesse chez Louis bar « El rinćon Del Peregrino »
Hier soir au final, nous étions 6 dans l’albergue. En effet sur le tard, après deux jeunes Espagnols, qui ont partagés notre chambre, deux jeunes chinoises sont arrivées.
Tout se petit monde s’est retrouvé au bar Picota de Laza où une belle série de masques d’arlequins sont exposés.
Apres un bon repas pèlerin, nous sommes remontés à notre gîte et c’est vers 8:00 ce matin que nous sommes revenus déjeuner au Picota.
Un beau ciel rose sur la ville nous promet une journée ensoleillée.
Les nuages jouent avec le soleil et nous peignent en Technicolor le ciel. Nous admirons le spectacle en quittant Laza par la route, l’esprit libre, pas de chaussures pour me comprimer la cheville aujourd’hui.
Il ne devrait pas pleuvoir, j’ai remis mes Salomon perméables et bien usées mais si légères et confortables, moulées à mes pieds.
Aujourd’hui le programme est 20 km, départ de Laza à 482m de dénivelé. Montée jusqu’à Vilar de Barrio à 660m. De belles côtes et de superbes points de vue en perspective et nous devons nous arrêter à Albergueria à un peu plus de mi chemin dans un bar spécial, le recoin du pèlerin célèbre sur tout le chemin pour ces milliers de coquilles accrochées aux murs.
Nous attaquons gentiment sur la route pour commencer en direction de Soutelo Verdo a3km
Dans le village, un petit bar sympathique mais il est encore fermé, il nous renseigne sur les kilomètres qui restent jusqu’à Santiago et Finisterre. 151et 244km. Nous espérons aller jusqu’à Finisterre, en 2015, j’etais malade, je voudrai y passer une soirée à nouveau et dans de bonnes conditions.
Soutelo Verde a son lot de maisons en ruine, de jolies rénovations et sa petite chapelle... fermée.
Nous rencontrons de bien belles vaches en chemin, mèche décolorée et œil de biche
En arrivant à Tamicelas, un petit banc fort bien placé devant La Chapelle nous tend les bras pour une pause au soleil avant d’attaquer la sévère montée qui nous fait face.
Une dame passe et s’arrête pour faire un brin de causette avec nous. Elle s’appelle Sara et a 78 ans depuis décembre. Elle nous recommande de bien prendre des forces, elle a un seau pleins de fanes, de gros navets et de choux montés en gaine pour aller nourrir ses lapins. Sa maison est là tout à côté de nous et nous pouvons revenir s’il nous manque quoi que ce soit.
Avant d’attaquer notre montée, je fais une photo avec Sara et un gros bisous à cette délicieuse Yaya.
C’est le temps de la montée, bien raide mais elle nous offre une vue splendide sur les vallées environnantes.
Arrivés là haut, c’est Albegueria et son jolie petit bar qui nous attend pour une très agréable pause déjeuner.
Le patron, Louis, n’est pas un grand bavard, il nous laisse arriver en vacant à ses occupations. Impressionnant le nombre de pèlerins passés par là. Des hommes s’arretent pour boire et grignoter sur le pouce. Nous nous offrons un pique-nique de luxe auprès du poêle.
Louis baisse la petite télévision et nous met Jacques Brel en fond sonore puis un jeune espagnol qui plait beaucoup à Jean-Louis. Après un bon petit café, nous nous apprêtons à partir, Louis tamponne nos credentiales, il attrape une coquille sur laquelle il nous demande de mettre nos noms, la date et d’ou Nous venons.
Nous sommes très fiers d’ajouter notre coquille à toutes les autres marquant ainsi notre passage.
Sur notre route, un panneau nous interpelle et nous invite à faire un petit détour pour voir un petit village en ruine et des arbres 7 fois centenaires.
Nous n’avons pas un grand chemin à faire, nous nous laissons tenter.
Nous rencontrons 3 personnes, un couple vit dans une maison, un peu plus haut, une femme, Uruguayenne, ramasse du bois. Elle nous indique la source du village, très fraîche et bonne et nous accompagne un petit peu pour nous montrer le majestueux arbre si âge et il est en effet fort impressionnant.
Nous en apprenons un peu plus, elle est ici depuis deux ans pour tenter une expérience de vie au plus près de la nature. C’est très dur surtout avec de tels hivers, pas d’eau courante, pas d’électricité. Elle est heureuse de voir passer les pèlerins et de leur montrer ses trésors, ce bel arbre et une belle maison en ruine aux grosses pierres bien taillées. Elle était danseuse, elle en garde la grâce et la légèreté, et peignait aussi.
Nous repartons ne sachant trop que penser, elle n’a pas l’air si heureuse.
Puis la petite ville nous apparaît en bas
Nous trouvons l’auberge municipale, bâtiment bien aménagé avec deux dortoirs en étage et ses salles de bain, une superbe cuisine pas du tout équipe d’ustensiles, deux verres, deux assiettes, un pot en plastique et quelques couverts. Un micro-ondes et une poêle.
Par contre comble de luxe un lave linge et un sèche linge, inutile de vous dire que quasis toutes nos affaires y sont passées.
Nous nous faisons une dînette simple potage (pot en plastique au micro-ondes), sardine, yaourts et un bon blanc.
Ce soir dans l’auberge nous avons retrouvé nos deux chinoises. L’une fait un master d’anglais à Londres, l’autre est étudiante en Espagne. Une jeune femme espagnole se joint à nous.
Nous avons eu une très belle journée