Nous avions prévu d’aller à pied à Finisterra, fin symbolique du pèlerinage, là où les reliques de saint Jacques sont arrivées sur une barque selon la légende. Mais ce lieu a toujours été très chargé pour les hommes et ceci même avant l’ère pré-chrétienne. D’ailleurs Compostelle est la voie des étoiles et a peut être toujours été une voie de pèlerinage.
Notre temps est compté, nous avons été ralentis par les intempéries et la météo ne nous laisse pas espérer de redoux, nous décidons donc d’aller à Finisterra en bus. A la gare routière, nous pourrons ainsi prendre notre billet retour pour Toulouse.
Mais tout d’abord, un bon petit déjeuner au buffet de la belle salle de restaurant du séminariste Mayor où nous avons très bien dormi.
Je suis touchée, nous sommes très touchés par les mots amicaux envoyés par ceux qui nous ont suivis, portés pendant le chemin, famille, amis.
Même si nous étions seuls sur le chemin, nous n’avons jamais été seuls, le soir au moment d’ecrire le blog, c’etait tellement bien de lire les mots, les encouragements, les impressions laissés sur le blog ou sur Facebook.
Parfois, quand le découragement nous gagnait, il y avait un beau paysage, un loup planqué, une belle rencontre, Christina qui nous embarque chez elle pour nous donner deux écharpes, ce jeune homme qui s’arrête pour nos offrir des churros, ... vos messages pour nous donner envie de continuer.
Puis nous n’avons pas eu nos phases basses en même temps ainsi, nous avons beaucoup puisé l’un dans l’autre.
Je dois vous parler de mes pieds.
Mes pauvres Salomon sont complètement lisses et plus du tout imperméable. Nous avons acheté de gros godillots à Sanabria, avant les plus hauts cols et la neige.
Je n’ai plus l’habitude, les chaussures me font très mal à la cheville droite surtout, c’est terrible d’acheter des chaussures en cours de route sans avoir le temps de les faire et nous n’avons pas eu grand choix ! Bref, elles m’ont rendu service, dans la neige et sur sol souple, je changeais mes appuis pour éviter trop de douleur. Et d’ailleurs quand le temps était trop moche, la douleur se fait oublier pour se concentrer sur la progression.
Mais les garder tout le temps ne me semblait pas possible, sur un conseil pertinent d’Emmanuel Bain, notre précieux coach sportif, je récupère les petites poches plastiques des alèses lit et coussin qui nous sont remis dans les auberges pour les glisser dans mes chaussures
Le système a très bien fonctionné et jusqu’au bout j’ai fait collection des petites poches qui m’ont permises de garder les pieds au sec.
Nous quittons Santiago pour aller prendre notre bus pour Finisterra, temps humide au programme... pour changer
Finisterra est une jolie petite ville accrochée à flan de montagne et plongeant dans l’ocean, très colorée, comme ses barques de pecheu
Nous déjeunons sur le front de mer et le vent a chassé le soleil, il fait bon et nous finissons notre repas par un chupito offert par la maison. Nous trinquons à la santé de Jack et Rinie, aux herbes pour Jean-Louis et au chocolat pour moi.
Nous avons voulu aller à l’auberge de la région, nous y avons eu un très mauvais accueil. Refoulés parce que nous arrivions en bus vertement. Bêtement, nous pensions que nous étions encore des pèlerins venus à pieds depuis Séville, sans céder au mauvais temps mais ralentis par lui, ayant perdu les jours qui nous auraient permis de rallier à pied Finisterra.
Je comprends parfaitement que les gens arrivant à pieds sont prioritaires mais je doute que l’auberge soit pleine en cette saison et surtout les choses peuvent être dites gentiment.
Nous sommes donc partis un peu plus loin à l’albergue Cabo Da Vila que je vous recommande. Accueil souriant, lieu chaleureux, il y a un dortoirs avec les espaces bien délimités permettant de l’intimité et une cuisine équipée.
De plus nous y avons rencontré une petite boule de poil adorable, une petite Shitzu très aimée.
Sur les recommandations de la jeune fille de la maison, nous faisons une petite sieste et ensuite nous partons sous un beau soleil au bout du monde, à un peu plus de deux kilomètres de là, au phare de Cap Finisterra.
C’est ici tout au bout que les pèlerins brûlaient leurs oripeaux, fin symbolique du voyage. C’est interdit à présent mais aux traces brûlées, il est aisé d’imaginer que quelques esprits rebelles se livrent à la cérémonie.
Quelques pistes pour un prochain voyage, pour nous il y aura Shikoku, la plus petite des grandes îles du Japon. 1500 km en rond d’un temple à l’autre, 88 temples à voir.
Rendez vous au plus tard au printemps 2019