Nous continuons notre apprentissage du mode de vie à la japonaise avec notre petit déjeuner pour commencer, j’avoue que j’ai laissé les petits alevins d’anguille frit. Le riz, les oeufs, la soupe miso, un régal.
Notre hôte semble pieux, je ne sais pas si c’est le bon terme, mais chez lui il y a un petit temple, bon nombre de photos et devant son hôtel un seau et une petite serviette pour nettoyer le bâton symbolisant Kukai marchant à nos côtés.
Il nous propose d’aller chez Sakamoto. Ce Ryokan est sur la route du temple additionnel numéro 3, Pas notre chemin du tout, mais à la bifurcation entre la route du temple 20 et du temple 3, il y a une cabine téléphonique et je pourrai appeler. Cependant il me prépare un petit mot à montrer. Je comprendrais plus tard qu’en fait il avait écrit dessus :
mon nom est Rovira, je passe la nuit au Sakamoto, pouvez vous les appeler s’il vous plaît merci ? Phrase que je suis capable de construire mais pas de lire car il y a beaucoup de Kanji !
Nous sommes très près du temple 18 Onzanji, comme toujours havre de paix, nous y sommes tôt presque seuls. Un très grand Kukai nous accueille. Le temple principal est dans les arbres en haut d’une volée de marches.
Il est baigné de lumière, nous nous appliquons à respecter les rituels. Ça donne une grande paix intérieure.
En redescendant du temple, nous traversons une grande forêt de bambous, une ferme où nous voyons de belles vaches noires dans leur stabulation.
Toujours sur le chemin des petits bouddha bien honorés rythment notre marche. Tout autour dans la forêt dense les bambous agités doucement par le vent donnent une sensation de douceur. Nous ne nous lassons pas de cette vision.
Puis nous redescendons dans la pleine, les bords de route, les petits hameaux et toujours les potagers petits et grands.
Visite du temple numéro 20 où les machines à boissons hideuses encadrent le bassin où se purifier.
Nous marchons sur un étroit passage entres une maison clôturée et un jardin où travaillent un couple âgé. Le monsieur s’enquiert de notre pays, pendant ce temps, son épouse est allée nous chercher des bonbons.
Pendant notre pique nique contre une rest house, face à une petite usine d’emballage de légumes, nous avons eu le plaisir de recevoir une mandarine qu’un jeune homme est venu nous porter avant son départ. Ils nous donnent ce qu’ils ont rapidement comme pour éviter de grands remerciements.
Après notre pause déjeuner, en arrivant dans un petit village, j’aperçois une pharmaci, kusuri, écrit en vert sur le mur. Bizarre il n’y a que des outils, une dame vient et bien sûr ce n’est plus une pharmacie. Cependant, elle demande ce qui nous arrive et va chercher dans sa pharmacie personnelle une crème pour soulager les aisselles de Jean-Louis irritées par la chaleur.
Partout toujours de la bienveillance.
Nous voici arrivés au point de rendez vous plus de cabine téléphonique, ce que nous confirme un monsieur qui regarde son épouse cueillir des kakis avec un long bambou fendu au bout. D’un geste vif elle accroche la tige du fruit, opére une rotation ce qui détache le fruit.
Le monsieur appelle l’auberge, je lui montre après mon petit mot qui l’amuse bien. Il appelle pour nous et la patronne vient nous chercher. Le Ryokan Sakamoto est perché dans la montagne. C’est une ancienne école, les chambres sont vastes et il y a un bain presque comme un onsen. Vous n’imaginez pas le plaisir de se plonger dans une eau très chaude après une journée de marche. En plus ici c’est un bain bouillonnant installé face à une cour intérieure ceinte en bois dans laquelle se trouve un délicat érable aux feuilles jaunes
Dîner à la hauteur du lieu en compagnie de trois Henro japonais dont un jeune homme à l’anglais parfait. J’ai pu avoir quelques précisions sur ce que nous mangeons.
Jean-Louis a même pu parler rugby avec un des messieurs ayant vu 33 matchs de la coupe du monde au Japon.