Ce matin, nous avons retrouvé au déjeuner nos compagnons du dîner. Okudoi San et son épouse. Il est prêtre Bouddhiste, s’occupe d’un temple Daikanji dans la préfecture d’Hyogo (sur la grande île d’Honshuu, celle de Tokyo), nous avons échangé nos adresses. Nous lui rendrons visite lorsque nous aurons fini Shikoku, une photo et les voilà partis à pied vers le 45. Lui est vêtu de noir et à un grand bâton exactement comme celui de Kukai, elle en blanc. Ils ont déjà fait le pèlerinage 16 fois si j’ai bien compris, son osame fuda est rouge (entre 8 et 24 fois le tour pour mémoire). Ils rentrent en voiture ensuite, il a des trucs à faire, j’ai pas tout compris...
Nous voici repartis vers la petite ville du 44, la brume est au rendez vous.
Nous regardons le plan pour voir un peu où nous en étions. Jean-Louis voit au loin une voiture se garer sans y prêter plus d’attention. Nous repartons, arrivés à son niveau, une jeune femme ouvre sa vitre et nous interpelle, les mains chargées d’une pigne de pain décorée de perles (notre petit sapin de Noel a trouvé sa place dans mon petit sac blanc, a vue sur le côté, prêtez attention sur les photos à partir de maintenant), deux clémentines et deux petits carrés de chocolats emballés à l’unité. Juste le temps de la remercier et elle est partie.
Sur la route les tapons des bâtons de Jean-Louis rendent l’âme, il est bien triste plus moyen de rechaper avec des chambres à air ou des bouts de pneus trouvés sur le chemin. Les dégâts sont trop grands. Heureusement, nous ne savons pas comment, un jeu de tapons des bâtons de marche nordique se trouvait dans une des poches latérales de mon sac. C’est fou tout ce qu’on trouve dans nos sacs.
Sur notre chemin, partout ici à Shikoku, des petits temples, paisibles, bien arborés.
La photo d’une maison la porte ouverte, le monsieur en nous voyant est rentré très vite chez lui nous demandant de l’attendre, il nous a donné deux clémentines et nous a dit je ne sais trop quoi, mais rien de formaté et ça avait l’air très gentil. Ça y est les petites ailes aux pieds ont poussé !
Une petite camionnette arrêtée au bord de la route, magasin ambulant comme autrefois dans nos campagnes.
Rencontre avec une famille et un groupe de pèlerins, drôles de personnages.
Jean-Louis n’est pas en reste.
Un bon pique nique sur les hauteurs mais nous repartons bien vite, il fait très froid. Dans mes mitaines j’ai mis un petit sac renfermant quelque chose qui en se solidifiant dégage de la chaleur. Les mains réchauffées, le corps dans son ensemble va mieux et la marche finit de nous aider à être bien.
Montés à 747 m nous empruntons un chemin pour redescendre. Nous sommes dans une forêt de grands cèdres mais le sol est aussi jonché de feuilles rousses.
Des billets plastifiés dessinés par des enfants sont accrochés et nous encouragent tout le long du chemin.
Au loin la grande ville de Matsuyama où nous serons après demain.
Puis nous arrivons sur la campagne travaillée par les hommes
Au premier plan une châtaigneraie
Quelques belles maisons bien arborées
Derrière cette belle haie de Nandina (bambou sacré) un autre monsieur qui est allé nous chercher une brassée de clémentines.
Notre hôtel, près du 46 Chōchon-ya, grand, spacieux. Nous posons notre sac et en chemin pour le 46.
Là aussi la dame qui tamponne le cahier nous offre des biscuits secs et une clémentine à chacun.
ce temple possède un bel arbre millénaire
Le numéro 47 est lui en dur nous n’avions plus l’habitude. Il est paré de belles couleurs.
Sur le retour ce sont les nuages qui nous font le spectacle. Demain il paraît que nous aurons du soleil.
Le o furo séparé hommes. Et femmes est très grand, très agréable.j’y fais la connaissance de Nakao San. Elle marche 10 jours et nous dînons ensemble. Elle a commencé il y a un an. Elle a aussi marché à Compostelle.
Ce soir un groupe de moines une bonne trentaine de 15 ans a 49 ans, surtout des jeunes parmi eux 3 filles. Tous sont tondus. Vétus de gris. Ils mangent un curry, végétariens comme il se doit. Ils font le tour de Shikoku en bus en 12 jours. Ils sont d’un temple de Kyoto. Pas Koyasan. Ils sont aussi bouddhistes mais pas de la même branche que ceux de Koyasan.
Il y a beaucoup de bonne humeur, de jolis sourires. Dommage nous ne les retrouverons pas sur un de nos prochains temples, eux en bus nous à pied...
Bilan du jour 27 km et +364 m