Grosse étape alors réveil à 6h30 pour partir de suite après le petit déjeuner à 7h. J’avais bien préparé mes affaires pour ne pas trop faire de bruits aux deux garçons.
Ce matin un peu avant 7h c’est Carmen qui arrive pour préparer le petit déjeuner et pour bien commencer la journée elle m’apprend à faire le café, avec cette technique il est bien meilleur que dans une cafetière électrique, moins fort et plus goûteux. Je l’ai en effet trouvé très bon, bien sûr cela n’a rien à voir avec les expresso, mais c’est bien mieux que les cafés américano.
Pour faire le café l’eau est frémissante, verser dans 1 l d’eau frémissante toujours sur le feu 6 cuillère à soupe de poudre de café, donner un tour de cuillère et filtrer à travers une chaussette qui s’appelle un manga à café et voilà. Bien sûr, elle a l’habitude et verse au jugé.
Antonio le maître des lieux arrive et comme Carmen lui explique qu’elle m’a montrée et qu’il faut que j’aille dans une Ferreteria (quincaillerie) à Santiago pour acheter une manga à café, ce dernier m’emballe Manu militari une manga qui était en réserve et du café en poudre pour que je puisse le faire en rentrant à la maison.
Les garçons se lèvent à leur tour, ils n’ont rien trouvé non plus avant Mondoñedo. Ça tracasse Antonio qui nous propose de nous récupérer à Lourenza pour qu’on dorme à l’auberge puis il nous ramènerai le lendemain là où il nous avait pris pour qu’on continue notre chemin à pied sans interruption. C’est tellement adorable ! Mais impossible j’ai réservé ce soir à Mondoñedo et par Booking.com impossible d’annuler, c’est trop tard.
Je devais la faire cette étape, c’est le chemin dit Rafa en levant les épaules avec un grand sourire.
Il est à peine 7h30 quand Antonio me met sur la voie, frontale allumée, c’est parti sans traîner, je veux arriver avant la nuit. Dans le guide ils parlent de 10h15, je ne sais pas comment je me situe par rapport à leur appréciation du temps de marche.
Comment faire un bon café allongé à la Galicienne
Je dois quand même ajouter que le petit déjeuner comprend un vrai jus d’oranges pressées au moment, du pain grillé, les toastadas, beurre et confiture, bon les petits carrés achetés, une grosse part de gâteau, et une omelette aux pommes de terre, que même si tu veux, Carmen te la met entre deux tranches de pains, puis l’emballe pour emporter. Bien sur nous faisons tous les trois à emporter et personnellement j’ajoute la moitié du morceau de gâteau.
D’ailleurs des gens de l’extérieur viennent prendre là leur petit déjeuner.
Me voilà parti, cherchant les signes car vu la longueur de l’étape du jour il n’est pas question de faire du rab. Le ciel est chargé mais il ne pleut pas.
Sur mon chemin du jour qui se fait essentiellement sur de petites routes, quelques sentiers forestiers et de rares chemins, je croise des chèvres et leur bergère, des moutons, de paisibles vaches, quelques taureaux tout aussi tranquilles, des cochons noirs et blancs, les premiers du genre, un âne et des chevaux.
Je n’ai pas dégainé mon téléphone à chaque fois, aujourd’hui j’ai tout fait fonctionner au ralenti pour tenir la durée.
Par moment de gros nuages noirs étaient amenés par le vent et j’ai eu des averses de pluie fine, par deux fois de la grêle et en suivant un déluge. Puis éclaircies et ciel bleu avec une magnifique lumière ce qui m’a permis d’apprécier les paysages de la campagne Galicienne.
Petit arrêt après les premières grosses montées et au bout de 4 km de descente dans un petit bar providentiel à Gondan. Il est rempli d’hommes qui ne moufte pas à mon arrivée, la serveuse est une agréable jeune géante, elle me fait un bon café au lait qu’elle me sert avec un petit gâteau. Sur ce, qui entre les deux garçons Rafa et Jesus qui ont droit à des regards et a quelques mots amicaux. Je m’interroge, est ce parce qu’ils n’osent pas qu’on ne me parle plus depuis que je suis seule, parce qu’ils ont peur de me faire peur, parce que c’est inconvenant une femme seule ? Peut être Mercedes me dira, mais clairement le comportement vis à vis de moi a changé. J’ai l’impression d’être transparente.
La serveuse m’amène une cassolette de leur gros haricots tous chauds, c’est bon. Elle fera de même pour les garçons.
Une petite chapelle avant d’entrer à Lourenza, le monastère de San Salvador et l’église Santa Maria en partie réalisée par l’architecte qui a fait celle de Saint Jacque de Compostelle. Il se serait ainsi entraîné.
Puis c’est l’arrivée sur Mondoñedo. Je fais une pause sur une chapelle très jolie, toute simple qui bénéficie d’une vue sur la ville.
Mondoñedo est une jolie ville avec son cœur ancien et les jolies maisons avec les vérandas en bois blancs vitrées. Magnifique place de la cathédrale. J’avoue que lorsque je suis arrivée je me suis demandée où était la ville et la cathédrale puis soudain un petit dédale de rues m’a amené sur cette belle place et j’ai vu les portes de la cathédrale ouverte. Il était encore tôt, j’avais bien marché, donc, je me suis offerte la visite à 3€ pour les pèlerins et j’ai eu un joli tampon pour ma credentiale.
La cathédrale de Santa Maria mixe L’Art roman et gothique. Elle a été remaniée et s’est vue rajouter en plus d’éléments de gothique, du baroque. J’ai aussi pu visiter le cloître et le musée. Ils contiennent des trésors
Les orgues dateraient du moyen age mais ont été restaurés au 16e. Le retable est en restauration, c’est une photo sur tenture cela donne un ordre d’idee
Il ne me reste plus qu’à trouver ma chambre d’hôte, c’est dans une des belles maisons dans une petite rue du vieux village. La chambre est une chambre de princesse, l’eau de la douche bien chaude. Je ne suis pas certaine d’avoir envie de sortir pour manger. Je suis assez claquée. Je vais me contenter de finir mes petits restes. Demain tout sera fermé ici, on verra demain.