J’ai quitté mon albergue pour prendre un solide petit déjeuner vers 7h15 et me mettre en route vers 7h30 en prévision de la longue étape qui m’attend.
Elle était bien sympathique cette albergue et la jeune femme qui m’a accueillie fort agréable. C’est toujours bien de pouvoir échanger après une journée seule. J’y étais seule mais fermée en sécurité et au chaud.
Aujourd’hui je passe en dessous de 100 km pour arriver jusqu’à Santiago. J’ai calculé que j’y arriverai samedi en principe.
Le ciel est chargé et contrairement à ce que j’espérais, ma journée se sera passée sous la pluie plus ou moins fine et c’est probablement le record de bouillasse que j’ai eu sur mon chemin. J’ai marché les pieds trempés toute la journée !
J’ai continué la collection de greniers Galiciens.
3 différents horreos
Et le champion des greniers du jour !
Le guide parlait de chemin de solitude, en fait j’ai croisé des équipes de forestiers et leur énormes machines, le bruit des tronçonneuses m’a accompagné, des tractopelles et leurs conducteurs qui retapaient le chemin avec une sorte de tuf caillouteux et donc défonçaient le chemin avec leurs gros engins…
J’ai aussi croisé quelques sympathiques vaches qui s’occupaient en me regardant passer ou peut être plus sûrement attendaient la livraison de fourrage par le fermier
Il y a quand même une belle montée jusqu’aux éoliennes que j’aime tant et bien sûr sous le moment dégagé de la journée un joli point de vue et un bout de ciel bleu.
À À Cruces, un seul bar restaurant, blindé de travailleurs qui font la queue pour déjeuner, je réussis à me faire servir une eau pétillante et à passer aux toilettes et je file plus loin sous mon abris bus pour manger mon petit pique-nique. Je pense qu’ils n’avaient pas besoin d’une pérégrina en plus de tous ces hommes affamés. Ainsi j’ai pu continuer à filer jusqu’à Sobrado Dos Monxes où je sais que je pourrai dormir au monastère
Le monastère date de 952 il y avait des moines et des religieuses. Aujourd’hui ce sont des moines cisterciens de l’ordre de saint Benoît des bénédictins vêtus de blancs. Ils sont 16, j’ai été accueilli par frère Lawrence. Il a pris le temps de me parler, de m’accompagner et m’a guidé sur place.
En arrivant, autres l’entrée, on tombe sur l’église de la Asuncion, 1630 dans le style du baroque galicien avec ses deux tours très imposantes.
Le monastère possède 3 cloîtres, le claustro grande, réservé aux moines, le claustro de los medallones et le claustro de entrada ou claustro de peregrinos qui est le premier par lequel nous accédons aux gîtes.
L’entrée et le premier cloître
Le cloître des médaillons, les 36 médaillons sur les façades représentent des figures bibliques ou des personnages en relation avec la vie du monastère
La cuisine gothique du XIIIE très bel exemple du gothique cirstercien, austère et harmonieux à la fois.
La salle capitulaire aussi de style gothique, ensuite salle du chapitre ainsi nommée car les moines y lisaient chaque jour un chapitre de la règle de Saint Benoit ainsi elle est connue de tous aujourd’hui salle polyvalente
L’auberge est très bien équipée, il y a une très belle cuisine avec des lits au dessus et 3 gites, lits en bois clairs avec une niche pour charger et poser ce qui est utile pour la nuit. Parfait endroit pour se ressourcer et recharger les batteries.
J’ai aussi discuté avec le moine qui tient le petit magasin du monastère. Il a plaisir à exercer son français quand il le peut, il a un drôle d’accent belge mais son français est parfait. Il y a aussi un hôtel dans les lieux.
J’ai assisté aux vêpres dans une petite chapelle moderne où se trouvent des icônes réalisées par un des moines un christ et une vierge à l’enfant puis je me suis fait mon petit frichti dans la cuisine. Frère Lawrence m’a apporté de drôles de fruits venant d’Amérique du Sud que je ne connaissais pas. Il faut les peler et ils ont un goût très acidulé et sucré, j’ai aimé.
La cuisine, le cloître ce soir et ma chambre.