Hier soir Jean-Louis nous a fait une de ces bonnes salades composées dont il a le secret, grâce à son imagination et sa curiosité culinaire. Ce sont les grands petits plaisirs de nos virées à deux. Puis je me suis couchée très tôt en prévision de la journée bien longue d’aujourd’hui. J’ai sombré très vite dans un excellent sommeil un peu aidé par la chimie (pour aider mon dos à me laisser en paix, ce qui semble marcher jusqu’ici).
Par contre, hier soir, l’équipage des 4 espagnols, 2 couples associés à Oscar et un autre touriste allemand je pense ont fait du raffut faisant tourner la machine à laver et le sèche linge assez tardivement.
Mais que je reprenne l’histoire au début. L’étape d’aujourd’hui est compliquée car aride sans village intermédiaire et la très chouette auberge contemporaine gérée par la région se trouvant à mi étape au bord de la retenue d’Alcantara est fermée pour notre plus grand malheur. Nous aurions tellement aimé nous y arrêter de nouveau et surtout ça évite une bien longue étape. La solution pour nous est d’aller jusqu’à Cañaveral, un peu hors chemin mais le soucis c’est qu’une partie du chemin se fera sur la nationale, il y a deux grands rios à traverser. Et le retour de la chaleur est prévu dans l’après midi.
Le jeune allemand nous propose de partager un taxi avec lui jusqu’au barrage puis d’aller à pied jusqu’à Grimaldo. Nous réfléchissons, bien sûr mais non, nous choisissons de mettre le réveil à 5:00 et de filer à 5:30 pour arriver avant les grosses chaleurs.
Notre jeune espagnol Oscar se lance dans l’organisation du véhiculage de l’équipe, les 4 espagnols et l’allemand, voilà pourquoi tout ce petit monde était bien excité à table peu pressé d’aller au lit.
Un monsieur Allemand Pierre et son fils avec qui nous partageons notre espace chambre ont aussi choisi de marcher jusqu’à Cañaveral. C’est le chemin. Père et fils font le camino ensemble, il a terminé ses études, un break avant d’entrer dans la vie active pour le jeune homme.
5:00 c’est parti, petit déjeuner et a 5:40 nous sommes sur la route dans la nuit étoilée. Les oiseaux ne chantent pas encore. Un beau croissant de lune nous accompagne. Je sais que l’étape sera difficile mais j’adore ces moments.
Départ avant le réveil des oiseaux
Des paysans nous dépassent précautionneusement pour éviter de nous empoussiérer, ils vont soigner les troupeaux. Toute la première partie du chemin jusqu’au premier pont le long du barrage se fait en fait sur un chemin et est très agréable, en fait la matinée se passe très bien, les températures montent doucement, nous ne sommes plus aussi chargés et nous ne manquons pas d’eau.
Le chemin est très bien balisé et ne présente aucun risque de s’égarer.
Les animaux curieux sur notre passage
Tout doucement le jour se lève et nous offre de belles couleurs sur la campagne certes quelque peu aride
Puis le soleil se réchauffe et les intensités de couleurs s’élèvent aussi. Nous traversons des pâturages par des passages canadiens. Nous croisons aussi des troupeaux de moutons puis nous bifurquons au dessus de la voie ferrée et nous longeons la nationale de haut, avant de la rejoindre pour franchir le Rio Almonte puis le Tajo.
Traversées de propriétés
Chaque époque laisse ses signes
Chemin faisant traverser la voie ferrée, cheminer au milieu des genêts et au loin enfin le barrage
Une tour émerge du barrage, on aperçoit au loin sur les bords du lac des troupeaux, peut être l’hôtel dédié aux pêcheurs.
Ce tronçon est long et ennuyeux même si les ouvrages d’art présentent quelques intérêts (voie de chemin de fer).
A la fin du barrage de loin nous voyons joli pont très bien appareillé, après renseignement et si j’ai bien compris, il s’agit de l’ancien pont romain qui passait sur le Tajo, avant la création du barrage.
Les 5 derniers kilomètres nous pèsent il est 13h et la chaleur monte.
Au début de la journée nous avons été rattrapé par un des espagnols qui marchait sans sac à dos. Nous avons vaguement compris que lui faisait le chemin à pied jusqu’à Cañaveral tandis que le reste du groupe s’y rendait direct en taxi.
J’avoue notre inquiétude, nous pensions arriver à l’auberge (c’est un petit établissement prive) et y trouver tout ce petit monde bruyant.
Enfin nous arrivons à Cañaveral et oh surprise nous sommes les premiers et seuls. C’est charmant, très propre et bien agencé.
Nous sommes rejoins par Pierre et son fils. Nous avons pris le temps de découper les prochaines étapes autour de 20 km maximum pour souffler et profiter de Capara (musee romain à ciel ouvert)
Mais ça c’est pour la suite. Ce soir nous sommes bien installés au calme.
Notre auberge très très bien