Aujourd'hui le réveil est claironné à 6h30, le trek ne sera pas long mais à cause de l'altitude, nous irons doucement. Nous passons le col de Kuari à 3800 m et nous montons à 4000 m.
Le bilan du jour : 5 h pour 5,3 km avec un dénivelé positif de 605 m et un dénivelé négatif de 465 m.
A notre réveil, c'est tout gelé et les toiles de tentes sont rigidifiés. Lorsque nous chaussons les lunettes elles sont de suite couvertes de buée. Heureusement les duvets sont vraiment très chauds. Nous les avons loué à Red Chilli. Nous avons dormi avec des teeshirts en mérinos à manche longue, nos tours de cou molletonnés et moi j'avais gardé un bonnet. Bien emmitouflés c'est impeccable, juste le bout du nez glacé est un peu gênant.
Tout est blanchi et nos camarades horse men sont là haut dans leur grotte, Kiren leur a fourni des duvets bien chauds et ils nous ont assuré qu'ils n'ont pas eu froid, dans les grottes la température est relativement constante.
Toilette minimaliste ou plus complète... plusieurs écoles s'affrontent, moi j'ai choisi l'option tout à la lingette ce matin !
Toilette sommaire à l'eau chaude, personnellement j'ai fait le tour avec les lingettes dans ma tente. Gabs se lance courageusement avec sa bassine d'eau chaude, je crois que c'est là qu'il a pris froid !
Le petit déjeuner toujours un moment fort agréable, ce matin, pain perdu avec des toasts, musli, porridge et des clémentines présentées pelées et en quartier avec toujours du fromage fondu, du nutella et du miel de l'himalaya.
Puis nous partons chaudement couverts sous le beau ciel bleu mais nous savons à présent que ça se couvre l'après midi.
C'est parti pour la montée en zigzag vers le col de Kuari.
Sur le chemin, nous pouvons voir les feuilles rougies des fraises des bois, des petites fleurs jaunes, de jolies fleurs mauves, blanches ressemblant à des pâquerettes.
Le col est là-haut, nous nous en approchons doucement, le sentier est caillouteux, les flans de la montagne sont couverts d'herbe rase, sur nos sacs à dos, les batteries solaires rechargeables sont bien exposées.
Elles nous auront permis d'approvisionner tous les téléphones du camp, ceux des guides et des horse men, seul Kalo ne semble pas équipé d'un mobile. Nous avons Gabriel et moi le même modèle, il n'était pas convaincu par la sienne et y avait adjoint un chargeur solaire mais finalement dans la mesure où les journées étaient très ensoleillées, nos batteries solaires ont bien rempli leur office.
Nous approchons du col, la neige est resté et nous trouvons des stalactites, Béryl n’aime pas le froid, c’est une fille des îles
En montant, nous trouvons de la neige sur les versants à l'ombre et même des stalactites. Béryl commence à souffrir du froid sur les mains. Elle déteste le froid mais restera tout le temps la première, apparemment très à l'aise malgré l'altitude, elle nous bluffe vraiment, elle a une excellente condition physique.
Enfin ça y est, un poil avant midi, nous arrivons au col où se trouve un petit temple dédié à Shiva, Kalo, Aakash nous y rejoignent, tous les 3 avec Kiran, font une petite cérémonie.
En suivant Negi arrive, il brule un petit cône d'encens.
Nous faisons quelques photos, les nuages montent et le climat se raffraichit vraiment, notez la tenue de Negi, juste avec un bonnet et son pull mauve, il n'est pas fait du même bois que nous !
La montée continue encore un peu, les chevaux et les deux autres horse men arrivent et font halte au petit temple pendant que les animaux continuent tranquillement leur chemin.
19/10/22 Trek Kuari Pass point haut du jour à 4000m au dessus de Kuari Pass
Uploaded by Pascale auréjac-rovira on 2022-11-20.
Vue du point le plus du jour à 4000 m
Tout en haut, à 4000 m nous avons un beau point de vue sur les montagnes environnantes, elles se couvrent de neige et notre ciel bleu diminue de plus en plus, rapidement.
Comme il fait bien froid, nous choisissons de continuer pour éviter de trop en souffrir, la neige ne devrait pas tarder, nous continuons aussi couverts que possible.
Nous passons entre deux petits temples avant d'amorcer la descente vers le camp, la neige est là.
Les tentes cuisine et salle à manger sont montées lorsque nous arrivons. Il y a un peu avant le notre un autre camp installé. Ce sont des indiens de Calcutta qui vont essayer de faire le sommet de Pangarchuli comme nous demain.
Pendant que nous déjeunons, les horse men et Kiran montent nos tentes. Les horse men ont trouvé une anfractuosité où se loger pour la nuit mais ils nous avouerons demain qu'ils ont eu froid. Kiran a aussi pris froid. L'hiver est précoce et les a tous surpris.
Nous sommes sur une esplanade bien dégagée, nous sommes entourés des chaines de montagne à une petite cinquantaine de kilomètres de la Chine à la gauche du Népal. Demain nous devrions voir le Nanda Devi, le second plus haut sommet de l'Himalaya Indien, nous n'en sommes pas très loin. Là il est masqué par les nuages.
Nous partons tous nous reposer au chaud dans nos duvets, il neige et demain nous attaquons la montée vers Pangarchuli, à 4700 m. Jean-Louis est mal fichu, il a une bonne gastro. Aujourd'hui, il a eu des moments de faiblesse et a un peu peur pour demain.
Kiran nous interpèle quand le soleil pointe un peu son nez en fin d'après midi, je suis la seule à sortir, j'en profite pour grimper un peu au dessus du camp et le prendre en photo, hélas les nuages nous cachent encore les montagnes alentour.
Notre journée se termine comme d'habitude par des parties de tarot endiablées, Béryl qui a appris à jouer ici se débrouille vraiment très bien.
Pour diner nous avons eu un dessert très populaire en Inde, Gulab Jamin, boules dorées sucrées faites à base de semoule de blé et de koya (lait concentré). Elles sont ensuite frites dans l'huile et trempées dans du sirop de sucre parfumé à la rose, à la cardamone ou au safran. Un délice made by notre chef Kalo qui nous étonne chaque jour avec de nouveaux plats.
Kiran vient pour le brief du soir, il nous raconte que lors d'un des derniers trek, il a vu un animal dans la montagne au dessus de là où nous sommes installés, un des horse men lui a dit que c'était un ours, donc recommandations renouvelées, pas de numéro 2 dehors tout seul. Il peut aussi y avoir des sangliers attirés par la nourriture surtout par ce grand froid.