Hier soir, le ciel s’est chargé de gros et vilains nuages, il y a des alertes météo sur la côte océanique et sur l’intérieur la pluie et la neige nous sont promises. Il nous reste une dizaine de jours et Jean-Louis est talonné par un client. La décision est prise, nous jetons l’éponge et nous organisons notre retour. Ça me déchire le cœur c’est toujours difficile pour moi de quitter nos chemins de solitude mais c’est plus raisonnable d’autant que Jean-Louis a attrapé mon rhume et les jours humides à venir ne sont pas ce qu’il y a de mieux dans cette situation.
La nuit est difficile pour Jean-Louis, en plus du rhume il a une nouvelle salve de piqûres dans le cou et sur les bras. Après réflexion, nous supposons qu’il a du ramasser une bébête quand il pose son sac pour le régler ou quand il se déshabille. En effet, il pose plus souvent son sac au sol que moi… il faudra être plus vigilant à l’avenir, lors de nos prochains chemins.
Nous sommes bien installés à l’hôtel Nova Routa et il pratique des tarifs pour les pèlerins, ne passez pas par booking ! Nous avons eu un excellent dîner avec une très bonne soupe et du poulet. Et ce matin le petit déjeuner était très bien.
Puis nous avons pris un taxi pour la petite ville de Villagranca del Bierzo. Elle mérite une visite même si tout est fermé et s’il pleut.
Nous avons un bus pour Barcelone puis de Barcelone à Toulouse où nous arriverons vendredi vers 13:30. Train pour Muret où nous retrouverons ma petite sœur et notre compagne à 4 pattes mademoiselle Hanzou.
En attendant petite balade dans Villagranca et ses 7 églises dont une collegiata qui a failli être cathédrale.
Pour commencer. Voici l’église San Nicolas d’architecture baroque qui contient un musée de science naturelle dédié à la zoologie.
La collégiale gothique, renaissance et baroque a été construite sur un ancien monastère bénédictin du XII et attenant s’y trouvait un hôpital pour les pèlerins. C’était des moines de Cluny qui étaient là, pour accueillir les pèlerins français qui passaient. Le declin du monastère a commencé au XIVe en même temps que celui du pèlerinage.
Une collégiale possède un chapitre de chanoines, des clercs voire des laïques chargés d’assurer la liturgie et les chants, …
La collégiale Santa Maria del Cluniaco
Pour continuer, nous avons arpenté la rue de l’agua où se trouvait notamment la maison de Torquemada, grand inquisiteur, prêtre dominicain et confesseur d’Isabelle la catholique qui faisait avouer à grand renfort de torture.
Cette rue est en pleine restauration mais on y voit les riches demeures sur lesquelles se trouvent les blasons de leurs propriétaires.
Rue de l’agua
Le pont romain au dessus duquel se trouve la statue d’un pèlerin et vue d’en bas, on a l’impression de le voir marcher résolument vers Santiago
Le pont médiéval et son pèlerin
La traduction du poème de Hernan Alonso
Si c'est Dieu qui vous motive, pèlerin, ou si c'est l'art, l'histoire ou la poésie, Villafranca del Bierzo serait déjà le début et la fin de votre chemin ; mais si votre cœur continue à aspirer, allez-y, pèlerin, à Compostelle ! Que le ciel de Galice est déjà voisin.
Nous montons ensuite vers le château de la ville tout en rondeur et muraille. Il date du XVI. C’est le château palais des marquis de Villafranca del Bierzo. Il appartient à la famille d’un célèbre compositeur et chef d’orchestre espagnol.
Le château des marquis de Villafranca
Juste au dessus de toute l’église de Santiago et sur le côté la porte du pardon qui permettait aux Pelerins malades d’arrêter là leur long pèlerinage et leur accorder le pardon. Église Romane du XIIe siècle.
Difficile de voir grand chose, elle aussi est en pleine rénovation. Mais le ciel nous offre un bel arc en ciel pour nous consoler.
source caminofacil.net :
« L'une des villes les plus remarquables de la région, Villafranca est surtout connue des pèlerins pour l'église de Santiago, où le Porte du pardon, qui n'est ouvert que pendant les années jacobéennes. Le pape Calixte III a accordé aux pèlerins malades ou handicapés le privilège d'obtenir les mêmes indulgences en arrivant à cette porte que s'ils étaient arrivés à Santiago »
L’église Santiago, la porte du pardon et un bel arc en ciel
Nous descendons dans la ville sur la plaza Mayor où nous prenons un verre de blanc Galego pas le meilleur qu’on ait bu et un menu du jour comprenant notre dernier Caldo de la saison mais Jean-Louis a promis de m’en faire à la maison.
Puis nous terminons notre journée au sec dans la cafétéria qui se trouve en face de l’arrêt de bus où nous buvons force de Colacao, boisson chocolatée pour nous réchauffer. Je blogotte et Jean-Louis fait le dernier dessin du blog.
Je pense faire une petite semaine sur la voie d’Arles la semaine prochaine si les hébergements sont ouverts pour préparer une petite initiation que nous proposons avec l'association des amis de Saint Jacques en Occitanie. Cela me permettra de revenir en douceur.