Cette nuit a été très pénible pour Jean-Louis entre toux et ronflement à éviter pour cause d’auberge pleine. Son rhume lui est très pénible. Il se lève vers 6:20, j’étais déjà dans un semi réveil et je bouge aussi. Nous quittons le plus doucement possible l’auberge et ses occupants endormis.
La carte des chemins d’Espagne et les points inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco qui se trouve dans toutes les auberges de la région de Galice
Nous partons dans la nuit noire pas de lune ni d’étoiles, noir absolu, nous cheminons sur un sentier qui commence en longeant la nationale puis s’éloigne en grimpant mais jamais très loin, juste plus vite plus haut. Seuls les ronds de lumière de nos frontales trouent la masse sombre mais pas d’horizon pourtant il y a une vue dégagée mais c’est trop tôt pour voir quoique ce soit.
Je sais que là-haut il y a la statue du pèlerin qui marche face au vent en bronze mais j’ai peur qu’on passe à côté sans la voir.
Un panneau annonce Alto de San Roque nous sommes à 1270 m et en face, de l’autre côté de la route une masse sombre, bien sur le voilà notre pèlerin, bien visible depuis la route.
Nous continuons notre chemin, une petite descente vers Liñares petit village endormi pour remonter vers O Cebrero à travers une forêt de sapins. Nous entamons la montée une demi heure avant le lever du jour, les oiseaux se réveillent et chantent et le ciel est d’un bleu sombre.
Là-bas au loin un peu plus tard, nous commençons à voir les couleurs annoncer le lever de l’astre solaire.
Dans un champs les très belles vaches galiciennes et leurs cornes en lyre. Vous reconnaîtrez aussi le massif taureau qui a arrêté de manger, curieux, pour nous observer.
Les oiseaux commencent toujours leurs chants une demi heure avant le lever du soleil
Nous nous hâtons pour passer au dessus des arbres et pouvoir assister au lever de soleil. Un spectacle dont personne ne peut se lasser et nous marchons vers l’est, ce qui nous laisse espérer encore de beaux spectacles.
Le jour se lève sur un panorama magnifique, nous montons a 1349 m au dessus du beau village d’O Cebrero et nous redescendons jusqu’à l’auberge de pèlerin de la région idéalement située à l’entrée pour nous, un peu au dessus du village.
Descente vers O Cebrero
Le village est magnifique, merveilleusement restauré avec ces pierres grises. Village-musée dont les bars, auberges et petites maisons rurales sont entièrement voués au pèlerinage.
On y trouve notamment ces maisons rondes ou ovales appelées Palloza caractéristiques des zones montagneuses du nord est de l’Espagne datant de l’époque pré-romaine ou celtiques.
Elles sont construites en terre et pierre ou en ardoise avec un toit en paille de seigle. Hommes et animaux y cohabitaient pour conserver la chaleur. Un espace cuisine autour du foyer où se passaient tous les travaux manuels et où les personnes de la famille se réunissaient.
Il y avait parfois un grenier en bois où le foin était entassé ainsi que les récoltes aussi utilisé pour dormir au chaud grâce a la chaleur dégagée par les animaux.
Quelques vues du village
La Palloza d’O Cebrero
Il y a aussi une petite église pré-romane très simple et austere datant du IX e siècle, elle est considérée comme la plus ancienne sur le chemin.
Les moines bénédictins ont construit cette église en 856 et l’ont gardé jusqu’en 1853.
Nous amorçons la longue descente depuis O Cebrero vers Laguna de Castilla, La Faba et Las Herrerias, plutôt raide puis plus douce ensuite. Le dénivelé négatif est de 869 m avec une descente de 480 m sur 5,7 km pour vous donner un ordre d’idée.
C’est très beau, je pense que cela restera un des moments forts de notre retour.
La descente
La descente depuis O Cebrero
Succession de petits villages sur nôtres descente, Laguna de Castilla, longue descente La Faba, c’est reparti vers le bas, L’as Herrerias le plus gros est fait puis nous avons cheminé dans une forêt de châtaigniers en longeant un petit canal qui nous a accompagné. Ensuite, c’est la rivière Valcare que nous suivons et croisons plusieurs fois et qui a donné son nom à quelques un des villages qu’elle traverse.
Bois de châtaigniers et nous arrivons à Ruitelan
La route est longée de petits chemins pour les pèlerins ou les marcheurs. Nous faisons une pause déjeuner après Ruitelan qui ne mérite pas qu’on s’y attarde mais j’y ai trouvé un dessin qui explique bien la montée vers O Cebrero.
La fin de l’étape ci jour n’est pas spécialement intéressante, nous passons plusieurs fois sous les grands arches de béton de l’autoroute avant d’arriver au petit village de Trabadelo où comme dans les précédents beaucoup d’accueils et de magasins sont fermées plus ou moins définitivement. La vie de ces villages est liée au pélerinage et peut être que les années Covid ont laissé de dures séquelles.
Nous arrivons à notre hôtel puisque c’était la seule option du soir.
Passages sous l’autoroute puis enfin Trabadelo
Nous arrivons à notre hôtel puisque c’était la seule option du soir. C’est l’hôtel Nova Ruta pas loin de la bretelle d’autoroute où nous avons une confortable chambre.