Aujourd’hui nous avons fait 18,81 km et 254 m de dénivelé positif et 343 m de dénivelé négatif dans un joli paysage, la pluie a pointé son nez mais n’est tombée sérieusement qu’à notre arrivée à Alcaracejos. C’est de la chance mais commençons par le commencement.
Après une nuit dans un calme absolu, bien au chaud sous une bonne couette et une couverture, un rapide petit déjeuner nous sommes partis dans la pénombre.
Nous montons pour rejoindre le chemin qui est merveilleusement bien balisé. Le jour se lève et il reste un voile qui grise le paysage mais il ne fait pas froid, juste humide.
J’ai le souvenir d’une traversée de gué et je me demande si elle est devant nous ou derrière nous puisqu’avec notre mésaventure de logement, Rosa nous a avancé de 16 km. L’avenir nous le dira mais je vois une rivière devant à quelques kilomètres et j’ai bien peur qu’il faille mouiller les pieds et ce d’autant plus que nous devons contourner quelques flaques sur les pistes que nous suivons.
Nous sommes à 18km de notre prochain gîte et nous marchons dans un paysage de garrigue, nous retrouvons une petite fontaine bien placée
Puis assez rapidement, nous longeons de grands espaces de pâturage pour les animaux et les premiers troupeaux que nous voyons sont des cochons noirs qui galopent pour aller se rouler dans une mare avec un plaisir évident.
Dehesa, sur une colline une immense propriété et dans l’immense prairie clôturée, les précieux cochons ibériques
Et puis après une descente, la voilà la rivière à passer. Depuis un an et demi, une table de pique-nique a été installée et des plots alignés dans la rivière Cuzna mais l’eau est haute et il va falloir mouiller les pieds et ce n’est pas une mince affaire quand on est chargé et vêtus pour se protéger de la fraîcheur hivernale. Mais il faut y aller alors autant prendre son temps et garder un petit souvenir de l’épreuve que je partage avec plaisir avec vous.
Et après la traversée il faut nettoyer un peu, sécher les pieds et remettre les chaussettes. Et l’exercice est difficile surtout avec des chaussettes de contention et un lourd sac dans le dos !
Il y a aussi de grands troupeaux de timides moutons et de belles vaches brunes. Nous avons vu un petit veau téter sa maman, rien d’exceptionnel mais un peu plus loin deux vaches se téter mutuellement. Ça je n’avais jamais vu, nous avons supposé qu’on leur avait enlevé leur petit il y a peu de temps.
Dans le troupeau, un placide taureau qui ne fait même pas peur à Jean-Louis. Pour ceux qui nous suivent de longue date, Jean-Louis a apprivoisé sa crainte de ces gros bestiaux, moi fille de la campagne, je ne les crains pas mais par contre je reste derrière mon homme lorsque nous croisons ces grands chiens qui gardent les troupeaux et montrent parfois les crocs pour remplir leur mission.
Puis après notre pause pique nique d’un bon gros sandwich réalisé par Rosa, nous nous remettons en chemin et nous rencontrons dans un champ clos une biche et un cheval qui broutent cote à cote. Puis de grands troupeaux de jolies génisses de race hollandaise blanche et noire futures productrices de lait.
D’autres agréables rencontres, une biche et son copain cheval, le troupeau de génisses Holstein, les meilleures laitières et les vertes Dehesa
C’est par une petite route que nous arrivons à Alcaracejos où nous logerons dans l’auberge municipale toute proprette avec une cuisine pas équipée (sauf d’un micro-ondes) à bon entendeur.
Nous avons vu une nouvelle catégorie de Dehesa plantée … d’arbres d’un genre spéciaux. Je vous laisse découvrir.
Un nouveau genre de pairie, les arbres sont remplacés par des panneaux photovoltaïques pour faire de l’ombrage aux moutons. Michel j’ai vu les premières cistes fleuries mais la grisaille ne leur rend pas hommage.
Lorsque nous sommes arrivés à l’auberge une très légère et très fine bruine tombait, presque rien. Une charmante dame est venue nous ouvrir, nous nous donner des draps et allumer le chauffage mais au moment de remplir les papiers, Jean-Louis s’aperçoit qu’il manque ma carte d’identité. C’est indispensable, donc pour parer à l’urgence Patricia m’envoie la copie contenue dans mon ordinateur à la maison. Merci la sœur pour ton aide toujours précieuse.
Puis après une investigation, Jean-Louis essaie de voir si il ne l’a pas laissé à Rosa hier soir. Ce n’est pas chez elle, en remontant une étape, il s’avère que nous l’avions laissé au restaurant X.
Le monsieur est débordé et du coup, c’est Rosa qui s’est proposée d’aller chercher la carte à Cerro Muriano et qui va nous l’amener ici.
Rosa est définitivement notre ange du chemin cette année.
Nous sommes à 925 km de Santiago ici à Alcaracejos
Nous avons retrouvé le petit bar où nous avions vu notre ami le géant Pedro et son primo José Antonio et où nous avons pris notre petit déjeuner avec notre ami de Malaga Eugenio.
Merci à ce Camino de nous offrir des amis si précieux
Jack, Rinie, Patrice, Mona, Pedro, José Antonio, Michel, Eugenio, Mercedes, Affieu, Tadeus, Igor, Marc, Nicolas, Claude et Marianne, et tant d’autres avec lesquels nous n’avons pas forcément maintenu le lien mais qui nous ont marqués et aujourd’hui cette merveilleuse Rosa qui comme Nely et ses anges du chemin veillent sur nous.