J24: Magacela, La Mata, Dolmen de Magacela, La Haba

Jour de visite, pour commencer après un agréable petit déjeuner chez Isabelle, au Cercòn del Candelo que je vous recommande vraiment très chaleureusement encore une fois, nous partons pour le site protohistorique de La Mata. Protohistorique : période de l’histoire humaine avant l’apparition de l’écriture, entre 7000 et 2000 ans avant notre ère.

Nous quittons notre casa rural vers 8:00 et nous assistons au lever de soleil mais la journée sera froide et couverte. Je ne résiste pas au plaisir de vous envoyer des vues de Magacela qui s’éveille.

À un peu plus de 5 km, le site protégé nous apparaît, un jeune homme nous accueille, c’est Augustin et c’est un plaisir d’avoir eu une visite guidée de très bonne qualité, au passage nous avons confirmation que les vols d’échassiers que nous avons vu étaient des grues qui repartent pour fuir le coup de froid. 
Il y a aussi pas mal de lynx et c’est un problème avec les éleveurs. Les chaînes alimentaires sont rompues, il n’y a plus les forêts de pins et de chênes verts, les animaux viennent piller les poulaillers, tuer des moutons. Ça ressemble bien à l’histoire des ours et des loups de chez nous. 

Le site de la Mata sur la commune de Campanario

La civilisation qui a créé cet ensemble est connue depuis peu, elle couvre la période du Ve siècle avant JC et à mystérieusement disparue. Ce sont les Tartesso. On trouve des influences grecques et phéniciennes, probablement avec lesquels ils commerçaient et le truc fou c’est qu’ils ont soudainement disparu sans qu’on n’ait trouvé de raison logique. Pas de guerre ni d’épidémie, cela a été vérifié sur les animaux retrouvés, rien qui ressemble de près ou de loin à des armes. Peut être un changement climatique et la difficulté de survivre au milieu d’une population affamée.  

Voici à quoi le site devait ressembler

Ce type de construction entouré d’un mur d’enceinte, de douves possédant deux tours sans visée clairement défensive puisqu’aucune arme n’a été retrouvé est plutôt une demeure de prestige. 
Il y avait un étage et il reste les traces d’un escalier à deux volées. Elle est bien conservée car elle a brûlée puis a été recouverte de terre faisant un petit monticule qui a été fouillé dans les années 30. Comme rien d’intéressant n’a été trouvé, le site a été abandonné puis les fouilles ont été reprise dans les années 80. 
C’est vraisemblablement une demeure seigneuriale qui devait posséder les terres autour. Sur un côté des bois pour l’élevage et l’utilisation du bois pour le chauffage, sur l’autre versant, cultures de céréales, de vignes et de fruitiers. On a retrouvé dans la maison mais aussi tout autour plus de 300 pierres servant à broyer le grain. Dans la maison un espaces dédié à la fabrication du vin, confirmant le statut élevé des personnes vivant là. Des amphores pour conserver le vin, d’autres qui contenaient des céréales ont été trouvées sur le site. L’autre aspect surprenant concernant cette civilisation Tartesso est l’utilisation du pisé pour la construction des maisons alors qu’ici historiquement c’est la pierre qui était utilisée. La pierre servait juste pour les soubassements. Tout a été conservé car l’incendie a pétrifié  les murs construits en brique de terre séchées au soleil.

Les meules à grain trouvées en grand nombre (plus de 300) sur le site

Tartessos - Wikipedia, la enciclopedia libre

Tartessos (en griego antiguo: Τάρτησσος Tártēssos; en latín: Tartessus), Tarteso o Tartesia​ es el nombre por el que los griegos conocían a la que creyeron primera civilización de O...

https://es.wikipedia.org/wiki/Tartessos

Ci dessus le lien Wikipedia pour aller plus loin, je vous ai restitué un peu de ce qu’Augustin nous a raconté, ce garçon est passionné et nous avons été ravi de notre matinée sur ce beau site. J’ai aussi appris que les excavations et les recommandations de prudence près du four à chaux étaient liées à d’anciennes mines qui étaient exploitées pendant la guerre bien plus petites que celle de Cerro Muriano. Les petites huttes rondes servaient d’abri aux bergers puis ont ensuite été utilisées pour surveiller les mines car il y avait pas mal de vols. 

Jean-Louis et Augustin un guide passionné et passionnant

En revenant sur Magacela, je me suis aperçue que j’avais égaré mes gants en laine. Me voici bien ennuyée car de tout ce que j’ai testé, ce sont ces simples gants en laine qui me protègent le mieux du froid. Nous cherchons un moment et arrivons à la conclusion que je les ai oublié là-haut au centre d’interprétation. Le malheur c’est que c’est à 1,4 km de chez Isabelle et avec une sacré montée. Je vais donc remonter les chercher pendant que Jean-Louis nous prépare un pique nique que nous prendrons dans le patio chez notre charmante logeuse abusant de son adorable hospitalité.

Les gants étaient bien posés là-haut. Mes mains sont sauves.

Merci au passage à Isabelle qui nous a laissé pour notre déjeuner un excellent pâté fabriqué par sa maman, voilà qui a largement agrémenté notre petit repas.

Les gants oubliés

Notre pause déjeuner

Nous partons pour continuer notre balade du jour voir le dolmen de Magacela et croyez moi c’est quelque chose. 
Maintenant il faut retrouver le chemin pour la Haba et pas moyen de faire autrement, il faut remontera Magacela pour passer de l’autre côté et longer la peña del Aguilera.

C’est fou de voir ces fleurs, croyez-moi, il fait très froid

Le dolmen et derrière un four

Le chemin qui nous remonte à Magacela

La Peña bien reconnaissable, attention lynx

Une petite pluie nous accompagne pour la fin de notre périple, elle reste discrète et tombe surtout la nuit. Nous savions bien que nous ne pourrions pas y couper. 
La bonne surprise est l’auberge de la Haba très confortable avec machine à laver et sèche linge, cuisine super équipée, des chambres avec 2 lits de superposés et une climatisation silencieuse et efficace.

Notre linge est propre, nous avons pu nous faire un repas de bonne heure, ce fut une belle journée bien remplie. 

ah oui, nous avons identifié des milans royaux aujourd’hui au dessus de nos têtes. 

L’auberge de la Habla

Milan royal - Wikipédia

Le Milan royal (Milvus milvus ) est une espèce de rapaces peuplant l' écozone paléarctique occidentale. En ancien français et encore au , il est appelé escoufle. Ainsi, Guillaume de Saluste Du...

https://fr.wikipedia.org/wiki/Milan_royal