Voilà c’est notre dernier jour sur notre très cher Mozarabe et nous aimons aussi de plus en plus cette région Extremadura. Demain après-midi, nous prendrons un bus pour Lisbonne et nous continuerons notre remontée vers Santiago par le Portugal. Mais commençons par revoir ensemble cette journée qui s’est placée sous le signe des rencontres.
Repas au bar Magro et excellente nuit au chaud dans notre auberge municipale de cette petite ville accueillante pour les pelerins
Maria La gérante du bar Magro a bien voulu adapter sa carte à nos besoins par ce temps froid. Elle nous a fait une soupe puis nous avons pris un plat combiné calamars, frites, œufs à la poêle et un bout de salade. Pour moi un peu plus de salade et les olives étaient très bonnes. De plus elle a bien voulu nous le préparer dès 19h. Ensuite lorsque nous sommes rentrés dans notre chambre, le radiateur avait rempli son office et la chambre était à température idéale pour bien dormir sans trop de chaleur ni sans ressentir le froid sur le nez. Bon moi j’ai un peu psychoté parce que la cuisine n’était pas fermée à clé mais Jean-Louis dormait si bien et j’avais une énorme flegme de sortir du lit alors, j’ai fini par m’endormir.
Ce matin rendez vous à 7h15 au bar Magro pour notre petit déjeuner, Maria nous a offert à chacun un briquet au logo de l’établissement et nous a demandé si on voulait bien faire un retour sur le net. Je me suis acquitté avec plaisir en échange d’une photo pour le blog.
En principe la journée est sous le signe du soleil et il hisse les couleurs sur la petite ville derrière nous. Les travaux des champs commencent. Nous marchons sur une piste qui longe la nationale super circulante et nous aurons le bruit de fond des voitures et des camions jusqu’à la petite ville de Trujillanos.
Quand le soleil se lève sur nous, nous longeons une très belle campagne, c’est le parc naturel de Cornalvo. La nature se décline en vert et en jaune toute une belle gamme.
Nous passons devant une grande propriété de fruitiers, nous ne reconnaissons pas les arbres et dans un champs d’oliviers un petit tracteur taille au rectangle les arbres. Le conducteur vient vers nous s’arrête et nous discutons un moment avec lui. Ici comme un peu partout, les paysans se sentent les oubliés du système. Les arbres non identifiés sont des pruniers, ils produisent de mai à septembre deux millions de tonnes de pruneaux. Ce chiffre semble dingue mais après quelques recherches sur le net c’est vraisemblable.
Nous avons aussi vu des troupeaux de vaches brunes, race à viande, des rizières puisqu’en effet les travaux d’irrigation du plan Badajoz ont permis de développer cette culture et pas mal d’oliveraies entre champs de céréales.
Les cultures du jour et bien sûr les incontournables oliveraies
Le premier village traversé est Saint Pedro de Mérida. À l’entrée un banc accueillant sous un eucalyptus géant nous invite au repos.
Dans le village, nous sommes intercepté par un volubile monsieur qui nous emmène d’un pas énergique jusqu’au bord de la bruyante autoroute où la vie commerciale du village s’est déplacée. C’est pour ça que lors de notre dernier passage ici, nous n’avions rien trouvé. Et en effet le bar, cafétéria restaurant tienda est rempli de monde. Les retraités et les inactifs devant leur café au lait et, ou le petit alcool, un groupe de gardes civils en réunion, quelques couples, des actifs venus faire une pause, …
Nous avons repris notre chemin parallèle à l’autoroute en longeant le parc national qui ressemble à un maquis avec ses petits arbustes, chênes verts et le granit qui émerge du sol. Nous avons vu un renard presque noir, une caille s’envoler à notre passage, un geai et les petits oiseaux de toutes tailles.
Une acienda, ses moutons et des cigognes au milieu du troupeau gardé par un grand chien qui nous aboie dessus pour nous ordonner de nous tenir loin. Entre parc national et autoroute.
Voici Trujillo et après quelques allés retours, nous trouvons une pharmacie pour acheter des pansements et une crème grasse pour un drôle de bobo sur mes mains. D’après notre copain Marc c’est comme une brûlure mais liée au froid. Finalement nous trouvons un petit bar ouvert pour manger une bricole et boire chaud et nous repartons en passant devant l’église et ses grandes locataires présentes à l’année.
Nous quittons la ville et la proximité de l’autoroute pour nous diriger vers Merida que nous apercevons de très loin. Près d’un hameau, avant la ville, une voiture ralentit. Une dame et ses fils nous interroge sur notre chemin et nous invite à nous arrêter chez elle pour prendre de l’eau la prochaine fois que nous passerons, c’est là-bas la maison blanche.
Un peu plus loin, c’est Adrien qui arrive en courant vers nous. Il a vécut à Lille et parle bien sûr parfaitement le français. Il est propriétaire d’une salle de sport et entraîne à la boxe. Il prépare une longue course sur plusieurs jours en mémoire de son chien disparu que tout le monde connaissait ici … nous le sentons ému. Il veut savoir ce qu’on fait, nous raconte sa traversée de la Mongolie avec un petit chariot ou après quelques mois sans fruits ni légumes il a croqué un oignon comme une pomme. Encore un bon moment dans le temps suspendu où rien n’est plus agréable que ces échanges entre humains justes curieux les uns des autres.
Puis voilà Merida, nous traversons la ville, arrivons aux arènes et testons quelques banques avant de trouver celle qui ne nous prendra pas de commission. Puis nous arrivons au pont romain et à l’auberge de pèlerins du molino de pancaliente. Ce sera la troisième fois que nous nous arrêtons là. Les hospitaliers arrivent à 17h30 comme indiqué. Ils nous installent aux places 7 et 9, un radiateur réchauffe la grande pièce et il y a des couvertures. Nous devrions être seuls, ce qui nous réjouit très égoïstement car nous aimons notre solitude.
Nous ne trouvons pas le pantalon chaud déperlant pour moi, il faudrait quitter le centre-ville pour aller chez Décathlon donc nous restons en ville où nous trouvons un bar pour nous poser et dîner.
Nous découvrons un excellent vin appelé Palacio Quemado (tintos Extremeños) avec du pata negra, du fromage de brebis, des chipotons à la planche et un revuelto d’asperges. C’est frais, c’est délicieux et un peu plus cher que ce que nous avons l’habitude de régler. Nous sommes à Merida.
Un excellent dîner à Merida
Nous rentrons dormir dans notre auberge, le pont romain est très beau tout éclairé en bleu et notre auberge aussi est éclairée. Une dame et son fils, des canadiens en vélo viennent d’arriver. Nous échangeons quelques mots et nous nous couchons plutôt vannés. Nous n’avons pas pu vous envoyer le blog hier soir, nous avons eu des problèmes de batterie et de mobile bloqué, nous nous sommes un peu chamaillés aussi. Je ne sais même plus pourquoi. Une bonne nuit, un petit bar accueillant ce matin et tout va mieux.